Samedi c'était l'anniversaire de Krishna (le jeune marié). La soirée devait commencer chez lui et se poursuivre dans un bar du centre ville. Il se trouve qu'il s'agit du bar où se déroulent les soirées salsa du samedi de 20h à 22h. J'y suis donc allé à 20h et les autres (les trois rennais, Shiva, Aravind, Krishna et son épouse Harika) m'ont rejoint vers 22h30. L'après-midi, nous avions acheté un cadeau dans un grand centre commercial que j'avais découvert lors de ma dernière soirée salsa le jeudi. Comme la plupart des établissements ici, le bar ferme à 1h du matin. Il n'y a pas vraiment de vie nocturne passé cette heure. Nous avons donc repris les voitures pour nous retrouver dans un petit restaurant dont l'existence ne doit pas être tout à fait légal. Nos ami.e.s indien.ne.s commandent du riz au lait ainsi que d'autres plats en sauce très épicée qui ne nous inspirent guère. Il est finalement 3h du matin quand nous arrivons à la guest house. Du coup, nous passons le dimanche à nous reposer. 

Hier (mercredi) la mousson à commencée. On la sentait arriver depuis plusieurs jours, l'atmosphère devenant de plus en plus humide et orageux. Il pleut finalement assez peu, il s'agit de fortes averses mais passagères. Les températures n'ont pas tellement chuté, il fait un peu plus frais la nuit et le matin mais on reste au dessus des 40°C l'après-midi. La moiteur de l'air est assez désagréable. J'espère que les orages ne nous empêcheront pas de faire des excursions. Nous prévoyons notamment d'aller visiter Golconde ce weekend. 

Au cours de la semaine dernière, nous avons été invités à un mariage. Il s'agit d'un ami de l'un de mes camarades rennais, rencontré il y a deux ans en Écosse. Le mariage avait lieu ce dimanche à Warangal située à 150km au nord-est de Hyderabad. Nous en avons parlé à notre superviseur qui nous a dit de faire très attention, qu'il s'agit d'un tout petit village perdu et que ce n'était pas aussi sur que les grande ville. D'après wikipédia, le "tout petit village" compte en réalité 530 000 habitants... Soit presque autant que Rennes plus son agglomération. On a pas vraiment la même notion des grandeurs. Il faut dire que Hyderabad qui comptent dix millions d'habitants n'est pas considérée comme un très grande ville.

Des amis du marié qui vivent à Hyderabad sont donc venu nous chercher en voiture à la guest house le samedi soir. Le trajet fût long, presque trois heures pour faire 150km mais très sympa. Notre chauffeur, Shiva, parle beaucoup et mets la musique à fond. Il conduit vite, de manière saccadé et double n'importe quand. Nous avons un peu peur, ce qui semble beaucoup l'amuser, d'autant plus qu'il n'y a pas de ceinture de sécurité à l'arrière. Nous retrouvons usr la route un de ses amis, Aravind et nous arrivons vers 23h chez le marié, Krishna, ou plutôt chez ses parents, car lui vit habituellement au Royaumes-Unis. L'accueil est très chaleureux. La mère du marié nous appose un bindi (le fameux point rouge sur le front des hindous), sa sœur nous met autour du coup un collier de fleurs de jasmin et le petit frère nous offre à chacun une rose jaune. Puis nous entrons dans la maison, en laissant nos chaussures devant la porte. On nous offre un verre d'eau et on discute quelques minutes, mais déjà il faut repartir pour arriver à l'hôtel avant la fermeture. On remonte dans les voiture et Krishna nous dit de revenir rapidement pour le dîner. L'hôtel est plutôt luxueux. Deux chambres doubles dans lesquelles les employés ajoutent un lit d'appoint chacune, sont climatisées. Et détail plutôt agréable : la clim fait très peu de bruit !

 De retour chez les parent de Krishna, ont nous invite à emprunter l'escalier extérieur qui mène sur le toit. Là, des chaises de jardins et un buffet nous attendent. Tous le repas est végétarien, je précise tout de même que je suis végane L'un des ami de Krishna, qui vit habituellement à New York a l'habitude du véganisme. Il semble impressionné et me dit qu'un jour, il deviendra végane aussi. (Décidément...) Du coup, il m'indique tous les plats ne contenant pas de produits laitiers, et cela pendant toute la durée du séjour. Le repas est plus épicé que d'habitude, ce qui est difficile pour certain d'entre nous. On nous propose des cuillères mais il est plus poli de manger à l'indienne, c'est-à-dire avec sa main droite. Étant gauchère, je galère pas mal... Nous restons pas mal de temps à discuter sur le toit avant de retourner à l'hôtel. Il est pas loin de 2h du matin quand nous nous couchons. Le lendemain, ma colocataire Margaux doit être chez Krishna à 8h pour apprendre à porter le saree qu'elle s'est offerte pour l'occasion. Les garçons et moi pouvons dormir plus longtemps car je porterai un salwar kameez et eux une kurta. 

Nous quittons donc l'hôtel vers 10h après un petit déjeuner indien et nous retrouvons Margaux habillée et maquillée à l'indienne avant de nous rendre sur le lieu de la cérémonie. Ça se passe dans un grand parc où se trouve deux halls ouverts, l'un pour la cérémonie (qui a déjà commencée), l'autre pour le buffet. Nous nous installons dans les gradins et essayons de suivre le déroulement du mariage. Les mariés et leur famille sont sur une estrade dans une sorte de grande arche dorée. Les préparatifs durent très longtemps et il nous est difficile de tous comprendre. Les gens font des aller-retours entre les deux halls, on décide donc d'aller manger. Quand nous revenons, les mariés sont debout sur le devant de l'estrade et les invités défilent pour les féliciter et se faire prendre en photo avec eux. On se place donc dans la file. Quand vient notre tour, le père du marié nous tend un plat de riz cru coloré. Il faut en prendre une poignée et la verser sur la tête des mariés. On pose pour les photo puis nous descendons de l'estrade. On retourne alors à l'hôtel pour faire une sieste, il doit être environ 14h30. On se réveille vers 17h et on se regroupe dans une chambre. Shiva a commandé des bières au service de chambre. On commande à manger et on discute jusqu'à la tombée de la nuit. On va alors rejoindre la fête. Cela se passe dans la rue. Un cortège de deux voitures quitte la maison des parents de la mariée pour rejoindre celle des parents du marié. La première voiture diffuse de la musique pour que l'on puisse danser derrière elle. La deuxième voiture transporte le jeune couple qui doit regarder les invités danser dans la rue. Le cortège avance d'environ 100 à 200 m toutes les demi-heure. Notre arrivée est remarquée et forte appréciée, tous le monde veut danser avec nous. Une fois arrivé à destination, la fête se poursuit plusieurs heures. Lorsque tous les invités sont partis, les mariés entrent dans la maison suivant un cérémonial qui n'a pas retenu mon attention. Il est presque deux heure du matin quand nous disons au revoir à la famille et remontons dans les voitures de Shiva et Aravind pour rentrer à Hyderabad. On arrive vers quatre heure à la guest house. Heureusement que j'ai prévenu mes collègues que je ne viendrais pas le lundi matin.

Durant toute la semaine, la doctorante avec qui je travaille était en vacances et ne m'avait pas laissé de travail. De plus chaque doctorant a sa propre verrerie dans un placard fermé à clé. Je ne pouvais donc pas manipuler. A force de demander à mes collègues s'ils avaient du travail à me donner, j'ai quand même eu une manip et des recherches à faire, mais je me suis quand même bien ennuyée. Du coup, je ne suis pas venue le vendredi. Samedi soir; Shiva et Aravind sont venu à la guest house. On a pris un apéro puis nous sommes allé faire du karting près de l'aéroport pour finir chez McDo. J'ai beau détester Mc Donald, le Mac Veggie (sans mayonnaise pour la version vgl) est quand même fun quand il n'y a rien d'autre autour. ^^

Aujourd'hui ma doctorante n'étant toujours pas là, je suis allé discuter avec l'un de nos responsable pour lui demander de travailler seule. Donc normalement à partir de demain, je serai enfin autonome. J'ai également reçu une invitation à un mariage de la pars d'un employé du labo que je n'avais jamais vu avant... Je n'ai pas très envie d'y aller car c'est sympa à voir, mais une fois suffit et j'ai peur de recevoir plein d'autres invitations si j'accepte celle-ci. Mais je ne sais pas comment refuser poliment. En plus l'invitation est entièrement écrite en telugu, donc je connais juste la date mais ni le lieu, ni l'heure, ni la durée. Hum.

Edition : je viens de publier deux albums ici et ici.

Dans la nuit de dimanche à lundi, j'ai été réveillée en sursaut par un gros bruit de claquage électrique. En ouvrant les yeux j'aperçois une étincelle et une petit flamme furtive puis une odeur de brûlé et de produit chimique se répand dans la chambre. Cela vient du climatiseur, ou plutôt de la prise de courant sur laquelle il est branché. J'allume la lumière, il est 4h30 du matin, et je vois que la prise est noircie par un court-circuit.
 Du coup, je n'ai plus de clim... J'ouvre la porte de la chambre et mets en marche le ventilateur, à la fois pour dissiper l'odeur et pour profiter du la climatisation du salon. J'en ai parlé le lendemain au réceptionniste qui a fait réparer la prise et m'a expliqué que je ne devais pas laisser la clim en marche quand je ne suis pas dans la chambre au risque de surchauffe. 

J'ai commencé à vraiment travailler lundi matin. Mais ma collègue Navya avec qui je travaille ne me fait pas vraiment confiance. La communication est difficile car elle parle très bas et n'articule pas. Je suis obligée de lui faire répéter souvent ce qu'elle dit et du coup elle croit que je n'ai pas la réponses à ses questions (pourtant simples) alors que je n'ai juste rien entendu... Ça me soûle un peu de bosser en binôme. Mes collègues ont tous une paillasse attitrée mais il n'y en a pas pour moi et le labo est très mal organisé, les produits ne sont pas à leur place, les bidons pas ou mal étiquetés donc je dois toujours tous demander et n'ai aucune autonomie. Ma collègue est toujours sur mon dos et ne me laisse pas faire grand chose toute seule. Alors ok, les techniques de laboratoire ne sont pas exactement les mêmes, mais me montrer une fois comment faire me suffit. En fait, les étudiant indiens ne manipulent pas du tout pendant leurs études, ils ne font que de la théorie. Du coup quand ils sortent de la fac, ils sont très forts en théorie mais incapable de faire quoi que ce soit dans un labo. Mes collègues s'attendent donc à ce que ce soit pareil pour moi, et j'ai du mal à leur faire comprendre que je peux me débrouiller toute seule, si seulement j'avais une paillasse attitrée et un labo bien rangé. Enfin ce n'est que le début, j'espère qu'ils comprendront en me voyant travailler que je n'ai pas besoin d'un chaperon. 

Trois autres étudiants de Rennes 1 sont arrivés dans la nuit de mardi à mercredi. L'une d'entre eux partage ma chambre, j'ai donc été réveillée en sursaut par le réceptionniste qui tambourinait à la porte à 5h du matin. J'avais fait attention à ne pas laisser la clé sur la serrure pensant qu'ils en avaient une deuxième mais ce n'est pas le cas. On n'en a donc qu'une pour deux. Il n'y a également qu'un seul câble internet pour deux dans la chambre ce qui n'est pas super pratique... Mais je suis contente d'avoir de la compagnie le soir et pour faire des visites le weekend.  D'ailleurs hier (samedi), je ne travaillais pas. Nous nous sommes donc serré.e.s à quatre dans un mini-taxis pour aller à Lumbini Park au bord du lac Husain Sagar. De là, on voit la statut de Bouddha qui se dresse au milieux du lac. L'entrée du parc est payante : 10 roupies (0,14€) et il faut laisser les sacs au vestiaire. Les appareils photos sont autorisés mais pas les bouteilles. On passe un détecteur de métaux et on se fait fouiller comme à l'entrée des supermarchés. Il y a quelques petite attractions, comme un circuit de petites voitures sur rails dont nous faisons un tour. En sortant du parc, nous apercevons au loin un grand bâtiment blanc sur une hauteur. Le guide Lonely Planet indique qu'il s'agit du Birla Mandir, temple dédié au dieu Venkateshwara, construit en marbre blanc du Rajastan en 1976 sur Kalabahad (mont Noir), l'une des deux collines rocheuses qui surplombent la pointe sud de l'Hussain Sagar. On reprend donc un mini-taxis pour aller le visiter. Il nous dépose à l'entrée d'une petit ruelle piétonne pleine de petites échoppes.  Arrivé.e.s à l'entrée du temple, il faut laisser ses chaussures, téléphones et appareils photos qui sont interdits à l'intérieur. Le temple est vraiment magnifique, dommage qu'on ne puisse pas prendre de photos, mais le sol brûle un peu les pieds. De nombreux dieux et déesses hindous sont représenté.e.s gravé.e.s sur les murs. J'aurai bien aimé une visite guidée pour savoir de qui il s'agit et connaître leur histoire. Mais nous sommes avant tout dans un lieu de culte et pas un lieu touristique. Il y a même une gravure expliquant le confucianisme, le judaïsme et le christianisme. L'hindouïsme est très respectueux des autres religions et les hindous peuvent ajouter des figures d'autres religions à leur panthéon. Il y a beaucoup de monde à l'intérieur, c'est un lieu de culte très fréquenté. Tous le monde nous regarde, nous souris, des enfants veulent nous serrer la main ce qui les fait beaucoup rire. Arrivés au sommet, nous avons une belle vue sur la ville et sur le lac. Nous redescendons ensuite récupérer nos chaussures et appareils et nous reprenons un taxi pour rentrer. J'avais prévu de retourner à la salsa, mais je suis vraiment trop fatiguée et nous arrivons à la guest house à l'heure où la soirée commence. Ce sera donc pour la semaine prochaine. 

Vu que je commence à avoir pas mal d'articles, j'ai inversé l'ordre de présentation. Les nouveaux articles seront désormais en haut de pages. ;)

Vendredi j'ai ENFIN mon sujet de stage. Oui car mon tuteur a attendu de me rencontrer pour se demander ce qu'il allait me donner à faire. Je trouve ça assez étrange. Normalement on prend un.e ou des stagiaires car on en a besoin pour un travail en particulier et pas l'inverse.  Et du coup je me suis bien ennuyée cette semaine... En tout cas mon sujet me plaît et à l'air intéressant mais du coup j'ai plein de publications à lire et de protocoles à préparer pour lundi. Les Indiens travaillent beaucoup trop ! Je ne sais pas à quelle heure ils quittent le soir mais quand je pars à 18h ils sont tous encore à fond. Ils travaillent tous le samedi et certains viennent même le dimanche s'ils ont un trucs à finir. Mais bon, vu la vitesse à laquelle ils travaillent, je pense que j'abattrai plus de boulot en moins de temps. Mon tuteur de stage m'a laissé le choix de travailler ou non le samedi du coup je ne suis pas allé au labo aujourd'hui. D'une part car je me suis faite chier à mourir toute la semaine donc j'en ai pleins les pattes, d'autres par car je suis beaucoup mieux dans ma chambre pour préparer mon travail vu que là-bas il faut se partager deux bureaux et trois chaises et qu'on est une douzaine. Mais je pense que je travaillerais les autres samedi, ça me permettra de demander un jour ou deux si je veux faire une excursion touristique de plusieurs jours. Hier matin mon tuteur de stage est arrivé dans le labo en me disant : "Alors comme ça, tu es végane ?" Hum je vois que les nouvelles vont vite. ^^ Mais il ne doit pas être très au fait de la définition car il était surpris que je ne consomme pas de produits laitiers et m'a demandé si je mangeais des oignons, de l'ail et des pommes de terre. Il a aussi eu l'air effaré quand je lui ai dit que j'étais allé visiter le Charminar toute seule en mini-taxi. Il m'a dit que je ne devrais pas sortir seule de l'institut et que si je veux aller quelques part je dois demander à un garçon.  Bon je me doute que ça part d'une bonne intention, c'est gentil de sa part mais je suis une grande fille, je vais m'en sortir toute seule. 

Du coup samedi, j'ai travaillé l'après-midi et je suis sortie le soir. J'avais repéré sur facebook une école de salsa qui organise aussi des soirée. J'ai envoyé un message pour demander si je pouvais venir aux soirées même si je ne suis pas une de leurs élèves car ça n'était pas très clair sur l'évenement facebook. Le professeur me répond que je suis la bienvenue et me propose même de venir avant pour discuter. Du coup je lui dis que j'arriverai à la fin de ses cours c'est-à-dire 18h30. Mais c'est à 18km... Les mini-taxis c'est pratique pour aller voir un monument car ils savent où c'est, mais quand je leur indique une adresse, ils ne comprennent pas ce que je raconte. J'en ai fait l'expérience le weekend dernier. Et en plus ils essayent sans arrêt de m'arnaquer sur le prix. Du coup, j'ai suivit les conseil de mon tuteur de stage et j'ai demandé au réceptionniste de la guest house de m'appeler un vrai taxi, de lui indiquer l'adresse que j'avais noté sur un papier et de demander le prix. Il lui a également dit de revenir me chercher au même endroit quand je l'appelerai. Par contre ça me coûte 1 000 roupies ce qui fait 14,20€ pour l'aller-retour. Ça reste moins cher qu'en France, mais quand même je ne m'y attendais pas. Je prendrais bien les bus mais leur numéro n'est pas indiqué dessus, ni leur destination, les noms des arrêts ne sont pas indiqués non plus dessus, je n'ai pas de plan et je dois avouer que le bus seule la nuit, ça me fait un peu peur.

Le taxi arrive quinze minutes après. Je monte dedans, je cherche la ceinture de sécurité mais il n'y en a pas...  Bon ben je m'accroche à la portière. Une fois arrivé, je trouve facilement la salle de cours et j'attend un peu car ce n'est pas fini. Quand les élèves sortent, j'entre dans la salle et le professeur vient directement vers moi se présenter. Il s'appelle Rishikesh et me propose d'aller boire un café avant d'aller à la soirée. On prend donc sa voiture mais juste pour faire le tour du terre plein central car le café est juste en face. Une jeune femme l'y attend, il me la présente mais j'ai déjà oublié son prénom. J'ai du mal avec les nom indiens...  On discute beaucoup de danse. En Inde, tous le monde danse la salsa portoricaine autrement appelée LA on1. Moi je suis plutôt cubaine mais ça me donnera l'occasion de travailler ma porto qui est un peu rouillée.^^ Ils connaissent aussi la bachata et on l'air d'être amateurs. Il me parle ensuite d'un festival latino qui aura lieu à Bengalore en Juillet et me propose de les y accompagner. C'est très tentant, surtout qu'il y aura Jorge Ataca et Tanya La Alemana, mais ça dure trois jours donc il faudrait que je demande mon vendredi à mon tuteur de stage. Ensuite, il me présente trois de ses ami.e.s et me dit qu'il vont m'emmener à la soirée car lui doit aller se changer. 

La soirée est super sympa ! Le niveau de danse est assez hétéroclite, certain.e.s sont très bons en porto. Par contre le niveau en bachata est assez moyen... Personne ne sort du lot, pas même le prof. Les gens sont toujours aussi gentil.le.s, m'invitent à danser, me demandent d'où je viens, ce que je fais à Hyderabad, où est-ce que j'ai appris à danser, etc. Par contre c'est assez court : de 20h à 22h. A la fin de la soirée, j'appelle le taxi et un des ami de Rishikesh (dont j'ai également oublié le nom) lui explique où nous sommes car je lui avais dit à la base de venir me chercher là où il me déposait. Je ne savais pas que la soirée n'avait pas lieu au même endroit. Du coup je lui donne un petit pourboire pour le dérangement. Il y a des soirées tous les jeudi et samedi. Je vais essayer d'y aller assez souvent car j'aimerai bien faire plus ample connaissance. Mais ça revient quand même cher en taxi, il faudrait que je trouve un autre moyen de locomotion.

Demain je vais à un repas végane organisé par un groupe facebook : Vegan Hyderabad. J'ai hâte. :)

Il y a plein de bons côtés à mon séjour que j'ai déjà évoqué. Notamment, les indien.ne.s sont tous et toutes super gentil.le.s avec moi, me demande tous le temps si j'ai besoin de quelque chose, si tout va bien pour moi, etc. Mais y'a quand même des trucs moins cool que je vais lister.

Déjà le climat évidemment. Il fait entre 39 et 42°C dès 9h du matin et jusqu'au soir. La nuit les températures ne descende guère que jusqu'à 32-33°C. Les climatiseurs font un boucan épouvantables ce qui est très sympa pour dormir et il n'est pas correct du tout de montrer ses jambes ou ses épaules. Ce serai comme se promener en maillot de bain en plein Paris. Il faut donc se couvrir malgré la chaleur. Et puis tout le monde me dévisage tout le temps aussi bien dans l'institut que dans la ville, à croire qu'ils n'ont jamais vu une occidentale de leur vie. Mais ça je commence à m'y habituer. 

Concernant la nourriture, j'aime beaucoup la cuisine indienne et j'aime manger épicé mais on s'en lasse vite... Le déjeuner est quasiment toujours le même avec quelques variantes. C'est très bon mais avec ces températures j'aurai plus envie de me nourrir de salades composées et de fruit frais que de plats en sauces hyper épicés. Beaucoup mangent avec les mains et je vais faire ma précieuse mais ça me dégoûte un peu. Surtout que c'est accompagné des bruits de mastications et de déglutissement. L'autre jour, un homme s'est assis en face de moi et a mangé son yaourt avec les doigts en faisant des grands "Sluuurps", j'ai failli tourner de l'oeil... Le petit déjeuner proposé à la cantine est INFECT ! Le premier jour ça allait encore mais ensuite il y a eu des petits gâteaux blancs d'une texture très étrange et peu appétissante à tremper dans une sauce aux légumes très épicée. Je me suis forcée à finir car les dames qui font le services me regardaient mais j'en ai eu des hauts-le-coeur. Et impossible d'avoir un café ou un thé sans lait. Du coup j'ai acheté du pain (super galère de trouver du pain qui ne contient pas de lait d'ailleurs) de la confiture et des fruits et je prend mon petit déjeuner dans ma chambre. Heureusement le soir il y a plus de choix, le weekend je mange parfois à l'extérieur et ça me coûte environ 2,50€ pour un repas très copieux. 

Un truc ultra relou : il n'y a pas de lave-linge à la guest house !!! Et pas de lavomatic en ville non plus ! Donc c'est lessive à la main, dans un seau et à l'eau tiède car l'eau n'est jamais vraiment chaude. Heureusement j'ai un étendoir à linge sur ma terrasse et avec cette chaleur ça sèche vite. Ah oui, j'vous avais pas dit, mais j'ai une terrasse. :)

Le professeur G. de Rennes 1 qui s'occupe du partenariat avec l'IICT nous avait dit que le laboratoire était à la pointe de la recherche en chimie et les installations très modernes. Hum... j'me marre ! C'est vieux et mal entretenue. Les labo ne sont pas climatisés ce qui est très pratique pour les produits dont la température d'ébullition est inférieure à 40°C, il n'y a que 5 sorbonnes pour une douzaine de personnes. Du coup ils font les colonnes de chromatographie sur la paillasse. Pour les règles de sécurité, c'est assez folklo aussi. Tous mes collègues sont en tongues dans le labo et portent une blouse à manches courtes pour manipuler. Les sorbonnes ne sont que rarement allumées et toujours grandes ouvertes. Il n'y a pas de wifi, il faut donc se partager deux câbles internet et aussi deux prises de courants. Nous n'avons pas de bureau attitré, il n'y en a que deux, et trois chaises. Les gens mangent dans le labo (en théorie c'est interdit, mais bon.) et mélangent tous les solvants dans un seul bidon de récupération. Les lunettes de protection sont en option et ne parlons même pas des gants, il n'y en a pas.

J'ai toujours entendu dire que l'Inde était un pays très multiculturel mais en réalité, à part moi je n'ai vu que des indiens. Non seulement je suis la seule occidentales mais je n'ai aperçue aucune autre ethnies. Mais qui espérais faire pas mal de rencontres je suis un peu déçue. Un truc curieux c'est la sécurité dans les supermarchés. Il y a un vestiaire à l'extérieur où l'on est obligé de laisser son sac, puis on passe par un détecteur de métaux on a le droit à la fouille au corps par un.e policier.ère. Après la caisse, il faut bien conserver son ticket car des policiers le vérifient systématiquement ainsi que le sac de courses à la sortie. Puis ils le tamponnent pour pas qu'on le réutilise. Un peu parano quand même... Si je veux acheter quelque chose, il vaut mieux toujours que j'aille dans un magasin car les vendeurs de rues essayerons forcément de me faire payer dix fois le prix que vaut l'article. Du coup j'apprend à marchander. En général je divise le prix annoncé par deux, ça ne me dérange pas de payer plus cher que les indiens car ça reste très bon marché mais pas dix fois le prix quand même. Idem avec les taxis, il faut négocier le prix de la course avant de monter. Les moustiques d'ici sont hyper voraces et je crois qu'ils sont tous tombés amoureux de mes pieds. J'ai une bonnes quinzaine d'énormes piqûres sur chaque pieds. :(

Voilà pour mes petits malheurs en Inde. J'en ai sûrement oublié, j'y reviendrai. Ça ne m'empêche pas d'être contente d'être ici. 

Lundi matin je me lève en retard. J'avais mis le réveil à 8h mais je ne l'ai pas entendu. Heureusement il n'est que 9h quand j'ouvre les yeux. Une douche rapide, une croix sur le petit-déjeuner et j'arrive au labo à 9h20. Je croise mon tuteur de stage dans le couloir, il me dit de l'attendre, qu'il viendra me voire à 10h. Il arrive à l'heure dite (incroyable) et me pose pas mal de questions sur ma formation, sur ce que je sais faire. Il me demande carrément si j'ai déjà manipulé... Heu oui, oui, ça fait quelques années que j'étudie la chimie, je ne suis pas venue en touriste.  Il parle vite et n'articule pas très bien. Je ne comprend pas tous ce qu'il me dit mais il a l'air contrarié. Il doit partir, il demande aux collègues du labo de s'occuper de moi. Je crois qu'il veut me tester avant de me donner un sujet mais je ne suis pas sure d'avoir bien compris. L'une d'entre eux me fait visiter le labo et la bibliothèque. Encore un grade à l'entrée de la bibliothèque. Il faut montrer son laisser-passer et signer un registre. J'ai du mal à la comprendre car elle parle tout bas et n'articule pas beaucoup. 

A midi et demi on va déjeuner. Je dois toujours aller à la cantine du premier étage car c'est là qu'il y a le registre que je dois signer, mais mes collègues vont au rez-de-chaussé. J'ai l'impression qu'à la cantine de l'étage les gens sont plus âgés et plus haut hierarchiquement. (Mais peut-être que je me fais des idées. ^^) J'ai l'impression de faire un peu tache dans le décors... Du coup je déjeune seule et j'ai hâte que les autres rennais arrivent. De temps en temps le courant saute. Personne ne réagit, ça dure 4-5 minutes, parfois plus et ça revient. Apparement, c'est normal. 

Je retourne à ma chambre car j'avais oublié ma bouteille d'eau, sur le trajet du labo je croise Naresh (ça se prononce Nadich) le collègue qui était venue me chercher à la guest house jeudi midi. A ce qu'il m'annonce je comprend pourquoi mon tuteur de stage paraissait préoccupé, sa mère était très malade et elle vient de mourir.  Du coup tous mes collègues vont la voire, le labo ferme pour la journée et je n'ai plus qu'à rentrer. J'en profite pour rattraper mon sommeil en retard. Je dîne à la guest house et juste après être remonté dans ma chambre, le téléphone sonne, c'est Naresh. Il m'emmène dans un magasin de confiserie et veut me faire goûter tous les gâteaux. Mais la majorité d'entre eux contiennent du lait ou du beurre. Seuls deux n'en contennaient pas. C'est bon mais assez bourratif. Ensuite on s'installe dans le hall pour discuter. Il me demande pourquoi je ne consomme pas de produits laitiers. J'explique l'insémination artificiel, la séparation mère-petit peu après la naissance, la vache qui cherche son bébé, les veaux élevés en cage et abattu à quatre mois... Il réagit plutôt bien et est plutôt admiratif. Je développe un peu sur le véganisme, toujours pas de réactions négative. Il finit même par me dire que quand il sera vieux, peut-être qu'il deviendra végane aussi. =D

Un employé de la guest house a réinstallé internet sur mon ordi. Une autre photo de ma chambre : 

Samedi je vais essayer de me promener un peu. Je voudrais visiter le Charminar. J'ai aussi repéré un supermarché sur internet et noté l'adresse sur un papier. Devant l'institut, il y a plein de mini-taxis comme celui-ci qui ne cesse de m'interpeller.Je me dirige vers un et je lui montre l'adresse mais il n'a pas l'air de comprendre et me dit non. J'y n'avais pas pensé mais ils ne savent probablement pas lire... Heureusement un passant lui traduit et il accepte de m'emmener mais il doit quand même s'arrêter plusieurs fois pour demander son chemin. Je m'achète un chapeau et de l'eau et je marche un peu le long de la route. Il y a beaucoup de circulation et pas vraiment de trottoir, c'est assez dangereux. Du coup je reprend un mini-taxis, je lui dis juste Charminar et il comprend. Ici il faut négocier le prix de la course avant, sinon on a de drôles de surprises à l'arrivée. Mais de toute façon, ils font toujours payer plus cher aux occidentaux qu'aux indiens.

Le Charminar est le principal monument d'Hyderabad. Il fût érigé par le sultan Mohammad Quli Qutb Shah en 1591 pour célébrer la fondation de la ville. Il est constitué de quatre colonnes surmontées de minarets et reliées par quatre arches orientées vers les points cardinaux. Il mesure 56m de haut et 30m de large. L'entrée du Charminar est de 20 roupies pour les indiens et 100 roupies pour les étrangers. Ça peut paraître excessif mais ça ne fait jamais que 1,45€ et on peut considérer que c'est de la redistribution de richesses nord-sud. L'un des pieds du monument contient l'escalier pour monter. Il est en colimaçon avec des marches très hautes et pas très régulière. Depuis le premier étage on a une vue assez large sur le quartier. On aperçoit notamment la mosquée Masjid et le palais de Chowmahalla composé en fait de quatre (chow) palais (mahalla). J'essayerai d'aller visiter des ceux monuments un autre jour. Il y a beaucoup de visiteurs mais seulement des indiens. Beaucoup veulent prendre une photo avec moi, tous le monde veut me dire bonjour, me serrer la main... Je me sens un peu l'attraction du jour mais ils sont très gentils donc ça ne m'embête pas trop. Le deuxième étage abrite la plus vieille mosquée de Hyderabad mais n'est pas ouvert au public. Je redescend par l'escalier qui se trouve dans le pied opposé au premier. Je m'assied sur les marches sous le Charminar pour me reposer un peu. De nouveau des passants demandent à être pris en photo avec moi. J'ai acheté un gâteau un peu bizarre au supermarché. Ce sont des céréales soufflés et agglomérés par du sucre avec des cacahuètes et aromatisé à l'orange. C'est bon mais un peu écoeurant à force.

Je sors de l'enceinte du Charminar et me promène un peu autour. Les rues sont très encombrées et polluées. Je me fais alpaguer par des marchands ambulants qui veulent me vendre plein de trucs, par des taxis qui veulent m'emmener je ne sais où. Tous le monde me regarde mais je commence à m'y habituer. Une petite fille vient même se planter devant moi, me regarde les yeux écarquillés et repart en riant. Après une petite heure, je veux reprendre un taxi pour rentrer mais j'ai du mal à ma faire comprendre. En fait les indiens ne parlent pas tous anglais, ils savent juste ce dont ils ont besoin pour vendre leurs produits aux touristes. Seuls ceux qui font des études sont bilingues. La nuit tombe quand j'arrive enfin à rentrer. Je dîne à la guest house et cette fois le plat est VRAIMENT épicé ! Arg ! Il y a une carafe d'eau sur la table mais je ne sais pas s'il s'agit de l'eau du robinet ou non. Je pose la question et le réceptionniste me dit que c'est de l'eau purifiée... Hum. Bon je prends le risque, ça arrache vraiment trop pour le coup.

Je profite du dimanche pour me reposer. Je sors juste pour racheter de l'eau et des mangues. Ça j'en mange beaucoup des mangues, elles sont délicieuses. Mais j'ai fais l'erreur de sortir de l'institut avec un T-shirt sans manche... J'ai été harcelé tous les long des 500m qui me séparaient du magasin. Bon j'ai compris la leçon, il ne faut pas montrer ses épaules... Je note que je ne suis pas malade, je peux donc boire de l'eau purifiée.

Donc aujourd'hui, j'espère voir Rama Navami. Je me lève à 8h pour être à 8h30 à la réception et j'attend. J'attend jusqu'à 9h... personnes. Ils commencent à m'énerver à n'être jamais à l'heure. Du coup je vais à la cantine pour le petit-déjeuner. Le plat est salé, du boulgour aux petits légumes épicés. Le café est au lait, pas moyen d'en avoir un noir, du coup je n'en prend pas. Je m'installe seule à une table mais rapidement deux jeunes hommes s'installent à côté de moi. Ils me demandent d'où je viens et s'étonne que je sois seule car généralement les français viennent en groupe. J'explique donc que mes camarades arriveront plus tard. L'un d'eux me demande si j'aime la nourriture et me dit que je peux aussi prendre un oeuf si je veux. Comme je lui dis que je ne mange pas d'oeufs, il ouvre des yeux ronds me demande : "You're vegetarian ?" et s'en suit la litanie habituelle comme quoi c'est génial mais c'est très bizarre car les occidentaux ne sont pas végétariens d'habitude.  Après le petit-déjeuner, je vais faire un tour au laboratoire mais il n'y a personne. Je retourne à la guest house et j'attend encore un peu mais il ne vient pas. Je remonte alors dans ma chambre, au pire s'il se pointe, il sait où me trouver.
Du coup je suis très déçue de ne pas voire la fête. Si encore je savais où c'était, je pourrais y aller en taxis mais je n'en ai aucune idée et je n'ose pas trop encore sortir toute seule.

L'institut se situe le long d'une grande route très fréquentée et il n'y a pas grand chose à voir autour. J'essaye d'aller un faire un tour mais le soleil tape fort, j'ai très mal à la tête en moins de dix minutes. Il faudrait que je m'achète un chapeau. Il y a beaucoup de marchands ambulants le long de la route. J'achète des mangues mais je me méfie des boissons, pour peu qu'ils les aient coupées avec de l'eau du robinet... Bon du coup, je m'ennuie un peu. j'en profite pour ranger mes affaires, rattraper mon sommeil en retard et aller un peu sur internet pour organiser ma journée du lendemain.

Je dors. Le téléphone sonne. Grumpff... Je décroche et je ne comprend pas très bien ce qu'on me dit. Un homme me demande si je suis bien moi (mon nom, mon prénom) et s'il peux monter. Heu... ok. J'ai super mal dormi à cause de la chaleur et du bruit mais je m''habille en vitesse, on frappe à la porte. Le jeune homme se présente (mais j'ai oublié son prénom), il travaille dans le laboratoire où je vais également travailler et va me faire visiter l'institut.

Pour accéder aux laboratoires, il faut passer un poste de garde. Le jeune homme qui m'accompagne me demande ma carte d'identité et me fait faire un laisser-passer. Les gardes ce sont pas des rigolos hein ! Ils sont la 24/24h, aussi bien ici qu'à l'entrée de l'institut et si on a pas de laisser-passer, on ne passe pas.

C'est l'heure du lunch, il me demande ce que je veux manger. Heu... je ne sais pas, juste pas des animaux quoi. Il semble très surpris (mais agréablement) que je sois une "pure vegetarian" mais d'après lui c'est very good et il me fait un grand sourire. J'suis pas trop habituée à ce genre de réactions. En France on me demande si je ne suis pas dans une secte et on m'assure que je vais bientôt mourir dans d'atroces souffrances pour cause de carences graves. Mais ici, tous le monde trouve ça trop cool ! Chez les Indiens, "pure vegetarian" ça veut dire pas d'oeufs non plus. La grande majorité des végétariens indiens sont des "pures". J'essaye de lui expliquer que je ne mange pas non plus de produits laitiers mais là il a plus de mal à comprendre. Du coup, on va à la cantine. Il y en a deux, une complètement vg et une mixte, il m'emmène évidement à celle vg.

Alors la cantine : on prend un plateau en métal avec plusieurs compartiments (un grand et plein de petits ronds, j'vous ferais une photo) et on se sert en plein de truc. Le repas est composé de riz, de légumes cuisinés, de chutney, d'une soupe, de pain, d'un yaourt (mais j'en prend pas) et de fruits (j'en prend deux du coup). Le femme qui sert le riz me donne aussi une petite bouteille d'eau, mais seulement à moi. Les Indiens boivent l'eau du robinet mais ils doivent avoir l'habitude des occidentaux et de leur petit estomac fragile. J'apprécie le geste, ça m'évitera une tourista. Puis on arrive à la caisse, mais j'ai pas d'argent indien là sur moi. Mon guide explique que je suis stagiaire et que je ne paye pas la nourriture (c'est écrit dans ma convention que les repas sont offert). Du coup on me tend un registre sur lequel est noté mon nom et mon prénom suivit de ceux de mes trois camarades de promos qui me rejoindrons bientôt, et je dois signer le registre à chaque repas que je prend.

On s'intalle à une table et on discute. Il m'explique qu'il a fait un stage à l'Université de Rennes 1 il y a quelques années et qu'il a eu beaucoup de mal à manger végétarien en France. Tu m'étonne ... On parle pas mal de végétarisme du coup. Il me demande aussi si j'aime le repas et semble étonné que je ne trouve pas cela trop épicés. D'habitude les occidentaux sont un peu chochotte et ne supporte pas le piment. Bon ok, ça pique pas mal, mais ça arrache pas non plus, faut pas exagérer. Et puis moi, j'aime bien quand ça pique. Du coup je m'attire encore plus sa sympathie.  Ah oui, le truc que je prenais pour une soupe en fait c'est la sauce. C'est pour ça qu'il m'a regardé bizarrement quand j'ai commencé à la manger avec ma cuillère. ^^

Après le repas, on se dirige vers le laboratoire. On croise plusieurs de ses collègues en chemin, la première chose qu'il leur dit c'est que je suis vg et tous me félicitent et trouvent ça génial ! Je sens que je vais aimer ce pays moi. ^^ On arrive au laboratoire un peu après 13h et il m'explique je dois attendre 14h pour voir mon tuteur de stage car là c'est la pause déjeuner. En attendant, il me prête son ordinateur pour que je puisse aller un peu sur internet. Il revient me chercher vers 14h15 et m'emmène dans un autre bureau. C'est celui du secrétaire de mon tuteur de stage, je ne comprend pas très bien pourquoi mais il faut attendre encore, il sera là vers 15h. Il revient un peu après 15h et me ramène dans le premier bureau, à ce stade je ne cherche déjà plus à comprendre. Au bout d'une heure, quelqu'un d'autre vient me chercher et me fait attendre dans une troisième pièce. Il me propose un thé ou un café, je demande un thé sans lait et il m'apporte un café (sans lait, ouf) et une petite bouteille d'eau. Je finis par m'endormir sur ma chaise car je suis crevée. C'est seulement à 18h qu'enfin mon tuteur de stage arrive. L'entrevue est très brève, il me dit de ne pas m'en faire, qu'il ne me mettra pas la pression, me laissera le temps de m'adapter et qu'on ne va pas commencer à travailler aujourd'hui. Il me demande si je retrouverai la guest house toute seule et devant mon désarroi, il demande à un employé du labo passant par là de me raccompagner. On discute un peu sur le trajet, un de ses ami nous accompagne. Je croyais qu'ils me raccompagnait seulement jusqu'à la porte mais ils montent jusqu'à ma chambre et ils entrent avec moi. Ça me gène un peu mais je n'ose pas les mettre dehors. Il me demande si tous va bien , je lui indique alors le climatiseur de la première pièce qui ne fonctionne pas, il le bricole un peu et ça marche ! :) Il me donne ensuite rendez-vous dans 20 min à la réception  pour aller dîner. J'en profite pour prendre un douche et me changer et je descends à l'heure dite. Il n'est pas là... Je fais un petit tours dehors, je reviens, j'attend 20 minutes puis j'en ai marre je remonte dans ma chambre et je fais une sieste. C'est presque une heure après qu'il toque à ma porte. J'ai bien fait de ne pas attendre. On descend puis il me demande ce que je veux manger, je ne sais toujours pas mais pas des animaux. Et c'est repartit pour un tour de very good, great, congrat' avec un grand sourire et une mine épatée. Je dois dire que je ne m'en lasse pas.

Pour le dîner ça se passe à la guest house car les cantines sont fermées. On demande le menu au réceptionniste, on passe commande, on demande dans combien de temps c'est prêt et à l'heure dite, on a plus qu'à s'installer dans la salle de dîner et à attendre un peu. Le cuisto est ponctuel, lui... Pendant ce temps, il m'emmène retirer de l'argent et acheter de l'eau. Pendant le repas on discute pas mal. Il me pose plein de question sur moi, mes études, ma vie en France, ma famille. Il a également fait un stage à Rennes 1 pendant ses études et me raconte ses galères pour manger vg en France. Du coup on parle pas mal de végétarisme. Puis vient l'inévitable question : "Have you a boyfriend ?" Je suis contente de pouvoir répondre oui car je n'ai pas du tout envie de ma faire draguer et je voyais bien que c'était dans son intention. Du coup, il me demande directement quand est-ce qu'on va se marier. o_O S'en suit une conversation sur la place du mariage dans la société française qui semble beaucoup l'étonner. Il m'explique qu'en Inde c'est très très important et qu'avoir des enfants hors mariage est très grave, presque criminel. J'en viens à parler de l'actuel débat sur le mariage gay et curieusement ça ne le choque pas du tout. Alors que la pénalisation de l'homosexualité en Inde n'a pris fin qu'en 2009.

Il me dit ensuite que le lendemain, personne ne travaille car c'est Rama Navami et il me propose de venir assister aux festivités. J'accepte avec grand plaisir, ravie de voir ça. Il me donne alors rendez-vous à 8h30 à la réception. Ensuite, il me raccompagne à ma chambre, installe internet sur mon ordinateur et s'en vas. J'en profite pour me connecter et donner un peu de nouvelles via facebook.

Je mets le réveil à 8h et dodo !

Mercredi 17 avril, 7h du matin. J'ai bouclé ma valise et je suis prête à partir 30 minutes avant l'heure prévue. Le stress commence à monter, c'est une sensation étrange car j'ai toujours rêvé de ce type de voyage mais maintenant que c'est concret, j'ai une boule au ventre, j'angoisse à mort. J'ai l'impression d'avoir oublié plein de choses mais impossible de savoir quoi.

J'arrive à l'aéroport de Roissy juste quand l'enregistrement commence. Mon avion n'est pas annulé, ouf ! Je commence à me sentir mieux après la douane. Tous devrait bien se passer maintenant. On décolle un peu en retard, vers 11h40. C'est bientôt l'heure du déjeuner et j'appréhende un peu. J'ai commandé un repas végétalien lors de la réservation, mais cela a-t-il été pris en compte ? C'est la première fois que je reprend l'avion depuis deux ans que je suis végane donc je ne sais pas comment ça se passe. Je m'attend à ce que les repas spéciaux soient servis en premier comme cela m'a été raconté, mais ce n'est pas le cas. L'hôtesse arrive avec son chariot et me de mante : "chicken or fish ?"... heu... Je demande si elle a une option végétarienne et encouragée par sa réponse affirmative j'ose un "no dairy ?". Son visage s'éclaire, elle me demande mon nom et me donne un plateau repas spécial portant mes nom, prénom et numéro de siège. =D L'entrée est un taboulé un peu fade et noyé dans la sauce mais le plat est déjà plus appétissant: du riz, un dhâl de lentille et un curry de légumes.

C'est chaud et c'est très bon. Mes souvenirs de plateaux repas dans les avions sont assez médiocres mais là c'est vraiment délicieux ! J'ai nettoyé le plat. ^^ J'ai même droit à un petit pot de margarine portant le logo de la Vegan Society à la place du beurre. *w* Et une salade de fruits pour terminer.

L'avion est à moitié vide, il n'y a personne à côté de moi. J'en profite pour m'étaller un peu et je dors jusqu'à l'arrivée.

Doha, Qatar. Il fait 34°C malgré la nuit. Il est 19h, 18h à Paris. L'escale est très courte, à peine débarquée, j'embarque 10 minutes après. Cette fois-ci l'avion est plein avec presque que des Indien.ne.s. J'ai à nouveau un repas végane, du même genre que le déjeuner. Nous arrivons à Hyderabad avec un peu d'avance, il est 2h35 du matin, 23h05 à Paris. Les formalités d'entrée sont très rapides et les douaniers ne regardent même pas mes bagages. Arrivée dans le hall de l'aéroport, je cherche quelq'un avec une pancarte indiquant mon nom. Je tourne dans l'aéroport une quinzaine de minutes, mais je ne trouve pas. Je m'arrête et j'attend, vaguement inquiète à l'idée que l'institut m'ait oubliée... Finalement au bout d'un temps qui me parait une éternité, un homme s'approche de moi et me montre un petit panneaux portant l'inscription IICT (pour Indian Institute of Chemical Technology) ainsi qu'un papier portant mes nom et prénom. J'acquiesce, il prend ma valise et je le suis jusqu'au parking. Une voiture moderne et assez luxueuse nous attend. Quelque minutes après être sortit du parking, je me rend compte que bien que son volant soit à droite, il roule quand même à droite de la route... Je trouve ça assez étrange et ce n'est que lorsqu'une voiture arrive en face de nous que je comprend qu'il roule à contre sens. Il se range à gauche le temps que la voiture passe puis se met au milieux de la route, pourtant large. Il klaxonne beaucoup, roule vite et la route n'est pas de très bonne qualité. Les autres véhiculent roulent également n'importe où, il y a beaucoup de motards dont aucun ne porte de casque. En fait, je me demande s'il y a un permis et un code de la route ici...

On arrive à l'institut après trois-quart d'heure de route. La guest house où je suis logée se trouve juste après les grilles d'entrées. Il est un peu plus de quatre heure du matin. Le réceptionniste se réveil péniblement, me fait signer un registre et m'accompagne jusqu'à ma chambre. Elle est spacieuse et comporte plusieurs pièces. Un salon avec canapés, table basse et télévision, un chambre avec deux lits et un placard, une salle de bain heu... rustique et une petite pièce avec juste des étagères et un miroir, une sorte de dressing en fait. Il y a un climatiseur et un ventilateur dans les deux pièces principales mais ils sont très bruyant. La nuit, il faut choisir entre le silence et la fraîcheur... Heureusement, j'ai mes boules quies. Crevée, je me jette sur le lit. Hum... grossière erreur. je n'ai jamais connu un matelas aussi dur ! Aie :(

Je vais me coucher en ne sachant pas trop si je dois mettre un réveil ni ce qu'il va se passer demain. On verra bien !